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États et souveraineté au Moyen-Orient

Pour de nombreux observateurs, le système étatique du Moyen-Orient depuis les soulèvements arabes se situe à un moment critique, affichant des schémas contradictoires de fragilité et de durabilité. Les soulèvements, qui ont commencé fin 2010, ont été révolutionnaires dans leur impact initial, mais au-delà de la Tunisie, c’est le mouvement contre-révolutionnaire qui s’est révélé plus durable. Cependant, la région a connu des changements de régime parallèlement à des niveaux intenses de mobilisation populaire, de violence et d’activisme transnational. Les résultats ont été très déstabilisants, entraînant des défis, non seulement pour les régimes, mais pour la souveraineté et l’intégrité territoriale mêmes des États. Ceci, à son tour, a contribué à un changement de l’équilibre des pouvoirs régionaux et à des épisodes répétés d’intervention extérieure. Certains commentateurs ont fait valoir que l’ensemble du système régional, toujours fragile et contesté, séminaire entreprise connaît enfin une transformation radicale; d’autres soulignent sa résilience. Cet article évalue la dernière vague d’instabilité et ses conséquences pour les États du Moyen-Orient, leur souveraineté et leur ordre régional, en introduisant des thèmes et des discussions repris dans d’autres articles de ce numéro spécial. Il fait valoir qu’en dépit des bouleversements récents (et de multiples prédictions contraires), le système des États et des frontières du Moyen-Orient restera probablement intact, du moins à moyen terme. Cela ne signifie pas que les États sont nécessairement «forts» au sens wébérien ou que la souveraineté à différents niveaux n’est pas contestée, mais que la continuité – survie de l’État et préservation des frontières – est susceptible de l’emporter sur les changements majeurs.